Nouvelle édition en 2000

Revue de presse

Après 15 ans de silence, Albert Cossery lance un dernier cri littéraire : "Les couleurs de l'infamie". Cettefois-ci, le recit prend place dans l'Egypte contemporaine, que Cossery décrit à merveille. Nous retrouvons le héros cossérien, lucide et maniant la dérision avec maestria : un journaliste censuré et sans le sou, qui décide d'habiter le mausolée de ses parents : "Après des années de séparation d'avec ses parents, Karamallah éprouvait le plaisir de se retrouver avec les siens, mais sans les différends et les altercations qui surgissent toujours dans toute réunion entre vivants."

Une partie du roman a donc lieu dans la Cité des Morts du Caire qui, suite à la crise du logement de cette ville tentaculaire, a été envahi par les sans-logis. Un petit arrangement avec les morts qui soulage tout le monde. Aux côtés de Karamallah, " ce prophète de la dérision qui vivait dans un cimetière " : Ossama, un jeune voleur plein d'avenir, qui s'habille comme les riches pour mieux les voler, et Nimr, son maître, qui penche plutôt pour la rapine traditionnelle en guenilles.

La rencontre de ses trois personnages donne à Cossery l'occasion de nous délecter de certaines pensées de haut vol, comme celle d'Ossama, qui analyse le larcin en tant que vertu patriotique, se hissant ainsi au rang de militant nationaliste : " J'ai le sentiment que par mon activité je contribue à la prospérité du pays, puisque je dépense l'argent subtilisé aux riches dans divers commerces qui sans moi et mes pareils iraient vers leur déclin. "

Ajoutez à cela un promoteur immobilier sans scrupules qui construit des "maisons jetables" - qui s'effondrent sur leurs habitants faute de béton -, et vous aurez un livre drôle et croustillant comme sait les écrire Cossery. -- Olivia Marsaud -- -- Afrik.com

Quatrième de couverture

Un voleur habile, intelligent et ironique - de ceux qu'affectionne particulièrement Albert Cossery - trouve dans le portefeuille d'une crapule de promoteur une lettre qui prouve sa responsabilité dans l'effondrement d'un immeuble qui provoqua la mort de dizaines de pauvres gens. Aussitôt une association de voleurs philosophes met au point une stratégie pour faire passer l'envie aux escrocs officiels d'abuser de leur pouvoir.Après un silence d'une quinzaine d'années, Albert Cossery nous livre son dernier roman dont l'action se passe au Caire en partie dans la nécropole aménagée en lieu d'habitation. Tous les thèmes de prédilection d'Albert Cossery y sont abordés : haine des nantis, ironie à l'égard du pouvoir et désir de voir triompher les seuls êtres qui méritent sa considération : ceux qui ont compris que la vie était ailleurs que dans la possession de biens matériels.